Hypnose Ericksonienne : non, vous ne dormez pas...vous vous réveillez à vous-même

Depuis que je pratique l’hypnose Ericksonienne, je remarque que beaucoup de personnes arrivent avec des idées très différentes de ce qu’est l’hypnose.

Certaines pensent qu’elles vont dormir profondément, tout oublier, et se laissent aller avec le sentiment que, pendant ce temps, « l’hypnothérapeute fera le travail. »

D’autres, au contraire, se disent : « Moi, personne ne m’hypnotise ! » et constatent ensuite qu’elles ont pensé à mille choses pendant la séance — ce qui leur fait croire que “ça n’a pas marché.”

Et pourtant… ni les unes ni les autres n’ont tout à fait raison. Parce que l’hypnose n’est ni un sommeil profond, ni une perte de contrôle, ni un exercice de volonté. C’est un état d’attention particulier, une façon différente d’être présent à soi-même — parfois même plus conscient que d’habitude.

Avec le temps, j’ai compris que ces croyances traduisent surtout une méconnaissance de ce qu’est l’hypnose. Car en réalité, on ne dort pas pendant une séance… on se réveille autrement, à une autre part de soi.

On croit souvent que l’hypnose endort, alors qu’en réalité, elle réveille. Elle réveille la conscience du corps, la présence à soi, les sensations souvent oubliées. Pendant une séance, la personne reste consciente : elle entend, elle perçoit, elle pense parfois même qu’elle “n’est pas partie”, alors que son inconscient, lui, travaille déjà.

L’état hypnotique, c’est comme un espace intérieur où l’on devient à la fois plus calme et plus attentif. Le corps se relâche, le mental se dépose un instant, et cela ouvre la porte à une autre forme de lucidité : une écoute plus subtile de soi, de ses émotions, de ce qui cherche à s’exprimer.

Nous vivons tous ce type d’état naturellement : en conduisant, en lisant, en rêvassant, en étant absorbé par une musique ou un paysage. Ce sont des transes quotidiennes, simplement non dirigées. En hypnose thérapeutique, je vous accompagne à retrouver cet état de manière consciente et utile, pour qu’il devienne une ressource.

C'est dans cet état de conscience élargie que le travail thérapeutique peut vraiment commencer, car le corps et l'esprit se mettent enfin à parler le même langage. Souvent, les personnes me disent après une séance : « J'avais l'impression d’être à la fois ici et ailleurs. » Et c'est exactement cela : un éveil intérieur, une autre façon d'être présent à soi — comme si, pour un instant, on cessait de chercher les solutions à l'extérieur pour laisser parler la part de soi qui sait déjà.

L’hypnose est un formidable outil d’accompagnement du changement. Elle remet du mouvement là où quelque chose s’était figé, apaise ce qui déborde, redonne de la cohérence entre ce que l’on pense, ce que l’on ressent et ce que l’on fait.

Elle permet notamment :

Mais au-delà de tout cela, ce que l’hypnose permet surtout, c’est de redevenir acteur de son équilibre intérieur.

Avec le temps, j’ai observé que l’hypnose aide surtout à délier ce qui reste coincé à l’intérieur : une peur ancienne, une émotion jamais digérée, un schéma répétitif. Ce travail se fait par la libération émotionnelle.

Quand une situation douloureuse laisse une trace, l’esprit conserve cette charge émotionnelle comme un poids. Sous hypnose, on vient alléger ce poids, doucement, en respectant le rythme de la personne.

Et lorsque cette charge se libère, tout change :

l’esprit retrouve de l’espace, de la clarté, la possibilité de faire de nouveaux choix plus conscients.

Les schémas répétitifs commencent alors à se défaire. Pas parce qu’on oublie le passé, mais parce qu’on n’est plus dirigé par lui.

Et je précise toujours :

faire une séance d’hypnose ne signifie pas qu’on ne ressentira plus jamais d’émotions. En revanche, ce que j’observe, c’est que les personnes :

sortent plus vite d’une émotion, ne restent plus bloquées dedans, retrouvent leur équilibre beaucoup plus facilement.

La transformation, la vraie, c’est cela : sentir, mais ne plus être submergé.

J’ai aussi appris au fil du temps que l’hypnose fonctionne réellement lorsque la personne accepte de vivre l’expérience, même brièvement, même timidement.

Cela ne veut pas dire “croire à tout prix”, ni “être naïf”. Cela signifie simplement :

Il arrive que certaines personnes gardent une distance intérieure, observent beaucoup, analysent, comparent, restent “en dehors” de ce qui se passe. Non pas par mauvaise volonté, mais parce qu’une part d’elles reste prudente, méfiante, ou peur de perdre le contrôle. Dans ces moments-là, l’hypnose reste en surface. Pas parce qu’elle ne fonctionne pas… mais parce que rien, à l’intérieur, n’a encore dit oui.

L’hypnose n’est jamais une épreuve de force. C’est une rencontre. Un espace partagé.

Pour certaines demandes, notamment :

l’hypnose peut être très efficace — mais seulement lorsque la volonté de la personne est authentique et stable.

Il arrive que l’on me dise : « J’aimerais arrêter. » Mais quand j’écoute, j’observe, je questionne… je sens parfois que le désir est là, mais que la volonté n’est pas encore suffisamment solide. Une part veut changer… mais une autre s’accroche encore à l’ancien comportement.

Ce n’est jamais une critique : c’est humain. Il faut parfois du temps pour être vraiment prêt.

Mais lorsque la volonté est alignée, même fragile, même timide, alors l’hypnose devient un accélérateur puissant, capable d’aider à transformer des habitudes profondément ancrées.

Si l’hypnose était magique, cela se saurait. Elle ouvre une porte, mais c’est vous qui traversez.

On ne dort pas sous hypnose. Le corps se détend profondément, oui, mais l’esprit reste présent.

Rien n’est imposé, rien n’est forcé.

Vous gardez votre libre arbitre du début à la fin.

L’hypnose n’est pas là pour fuir la réalité, mais pour la rencontrer autrement.

Avec l’expérience, j’ai remarqué que certaines personnes vivent de très belles séances… mais ne pratiquent pas leurs ancrages ensuite.

Pourtant, lorsque je propose un geste, que l'on appelle geste ancrage ce n’est pas un “petit exercice secondaire” : c’est une prolongation de la séance,
un outil pour ancrer les changements,
un moyen de stabiliser ce qui a été ouvert.

Quand l’ancrage est pratiqué, les effets se renforcent. Quand il ne l’est pas, ils finissent parfois par s’estomper.

Non pas parce que l’hypnose “ne marche plus”… mais parce que rien n’a été entretenu.

L’hypnose n’est pas un moment isolé. C’est un chemin. Un engagement envers soi. Une continuité intérieure.

L’hypnose Ericksonienne n’endort pas, elle réveille. Elle réveille ce qui était étouffé, ce qui avait besoin de respirer, ce qui attendait qu’on lui prête attention.

Elle ne supprime pas les émotions : elle apprend à ne plus en être submergé.
Elle ne prend le pouvoir sur personne : elle vous redonne accès à vos propres ressources.
Elle n’apporte pas la magie : elle vous aide à retrouver la vôtre. Pour avancer vers soi.